Maxime Laugier, area VP sales UiPath France, en est convaincu, l’ère de l’automatisation fournit les moyens de déployer facilement une main-d’œuvre numérique. Il répond à nos questions.
Quelle est votre définition de la RPA ?
C’est la capacité d’une entreprise à rendre l’employé plus heureux et plus productif. Sur le plan technologique, cela se décline autour de l’automatisation des processus, notamment pour libérer le potentiel de l’employé en lui adjoignant un assistant digital chargé d’exécuter des tâches à faible valeur ajoutée et de réduire le niveau d’erreur des traitements répétitifs pour que l’entreprise en tire le maximum de bénéfices. Il s’agit d’un cercle vertueux au centre duquel l’employé fait l’objet de toutes les attentions. Nous développons la vision d’un robot pour chaque personne pour l’aider dans son travail quotidien.
Comment cela se traduit-il dans votre offre ?
À travers une plateforme qui a évolué au fil des années, depuis la création de UiPath à Bucarest en 2005 par Daniel Dines, et qui s’est enrichie de briques technologiques dont la dernière présente la capacité d’embarquer de l’intelligence artificielle. L’IA a besoin d’automatisation pour libérer son potentiel, et lorsque les robots logiciels peuvent raisonner sur des données et utiliser l’IA pour prendre des décisions, de nouvelles possibilités transforment la RPA et des secteurs entiers d’applications. La combinaison des deux technologies permet de créer de nouvelles sources de revenus.
Quels secteurs sont précurseurs en matière de RPA ?
En raison du grand nombre de process que l’on peut trouver au cœur de leurs métiers, les services financiers ont été les early adopters du RPA. Plus on se rapproche du cœur de métier d’une entreprise de services, plus on y trouve des process relativement simples à orchestrer, alors que les process complexes, par exemple ceux du monde de la supply chain, restent en général éloignés du mode de services. Les secteurs de la finance et de l’assurance se sont donc emparés très tôt de l’automatisation de leur processus.
UiPath prédit que la RPA deviendra le nouvel ERP, qu’est-ce que cela veut dire ?
Il y a aujourd’hui un écosystème qui nait autour de la RPA, au même titre qu’un écosystème était né dans le monde des ERP. Et de la même façon que les ERP ont aidé les entreprises à être plus productives, la RPA aide les entreprises à être plus productives. On assiste à l’émergence d’une grande communauté de partenaires qui animent la vision de citizen developer, autrement dit de donner la capacité aux employés d’avoir des assistants digitaux. Cette communauté d’intégrateurs de systèmes et de sociétés de conseil encourage et forme les travailleurs à adopter l’automatisation, comme ils l’ont fait avec les logiciels d’ERP dans les années 1990.
Comment passe-t-on le cap d’un premier projet de RPA ?
Plus la gouvernance de l’entreprise est forte en ce qui concerne l’automatisation, plus les projets de RPA sont rapides en termes de time to market. Néanmoins, les entreprises moins matures sur le sujet avancent par étapes. Le rôle d’une entreprise comme UiPath est alors de les accompagner, les éduquer et les aider dans l’organisation de centres d’excellence pour mieux apprécier la technologie et mieux l’embarquer. La RPA est un changement dans les méthodes de travail qui doit être accompagné.
Comment crée-t-on de la valeur avec la RPA ?
D’abord en réduisant les risques, par exemple en évitant de payer ses fournisseurs en retard ou encore en réduisant les erreurs de saisie qui peuvent coûter cher, et donc en dégageant des économies. On crée ensuite de la valeur en concentrant le temps passé par certains employés à exécuter des tâches répétitives à réaliser celles qui ont de la valeur pour l’entreprise. La mise en œuvre de ces approches est d’autant plus facilitée que l’entreprise a implémenté à travers son centre d’excellence la gouvernance permettant de scaler l’automatisation. Non seulement l’entreprise doit être en mesure d’orchestrer autour de son centre d’excellence un certain nombre de process mais les employés doivent pouvoir eux-mêmes devenir des ambassadeurs et des prescripteurs des différents process qu’il est possible d’automatiser. Plus le centre de d’excellence a la capacité d’étendre des sondes pour aller recueillir les use cases et donc les process, plus l’entreprise est efficace et crée de la valeur.