Comment les managers accueillent-ils la percée de l’intelligence artificielle ? Quelles sont les solutions d’IA qu’ils ont mises en place ou qu’ils prévoient de déployer et pour quels usages concrets ? Quelles sont leurs craintes et leurs attentes face à cette technologie, et comment a-t-elle pu les aider dans le cadre d’un management à distance ? Autant de questions posées par Axys Consultants à près de 230 responsables pour tenter de déterminer les changements induits par la numérisation.
Réalisée au mois de février dernier, l’enquête reflète le regard porté par les managers sur l’évolution de leur fonction et les défis à relever. Outre son traditionnel rôle de gestionnaire et d’homme d’orchestre, et ses capacités à faire preuve d’empathie, de bienveillance et à créer du lien, le manager de demain sera « augmenté », à condition d’être agile pour 41 % des personnes interrogées, d’être assisté par l’IA (22 %) et pouvoir travailler de façon collaborative (19 %). Alors que la moitié seulement des managers est familiarisée avec la notion de manager augmenté, qui tend à considérer l’intelligence artificielle plutôt comme une intelligence auxiliaire, 88 % d’entre eux estiment que la transformation numérique a impacté leur métier, dont 76 % positivement.
L’application de l’IA à la fonction managériale : une forte marge de progression
Des solutions d’IA dédiées au management ont été mise en œuvre pour seulement 9 % des responsables, alors que 35 % travaillent sur le sujet. Mais pour une majorité (56 %), l’IA n’est pas à l’ordre du jour. Autres enseignements tirés de l’étude, un quart des responsables rapportent avoir été suffisamment informés à propos de l’IA, et 2 % l’ont été parfaitement. 44 % jugent insuffisante cette information, et 29 % n’en n’ont reçu aucune.
L’automatisation plébiscitée
Plébiscitée par 44 % des managers, l’automatisation est vue comme un moyen de se concentrer sur les tâches à forte valeur ajoutée. Les responsables en attendent une assistance à la prise de décision (23 %) et un accroissement de leurs performances (21 %). Parmi les solutions déjà déployées, celles qui donnent le plus de satisfaction sont les outils de collecte et d’analyse de données, à égalité avec les assistants conversationnels. Viennent ensuite les moteurs de recherche sémantique, les solutions d’évaluation de l’état d’esprit des collaborateurs et, enfin, l’automatisation des tâches managériales. Ces cinq solutions sont par ailleurs celles que les entreprises ont l’intention de déployer d’ici à 18 mois, souligne l’enquête. D’autre part, l’analyse et la génération automatique des documents ainsi que les assistants personnels sont des projets qui intéressent les répondants.
Les freins au déploiement et l’effet de la pandémie
La formation et l’acculturation sont pour 33 % des managers le premier frein au déploiement de l’IA. Suivent à 20 % la crainte d’être remplacé par un robot et, à 17 %, les problèmes d’éthique. La crise sanitaire a rebattu des cartes : face à l’organisation du télétravail, veiller à la santé psychologique et au moral des collaborateurs a été la première difficulté rencontrée par 69 % des managers. Pour 60 % d’entre eux, le maintien de la cohésion des équipes a été un autre écueil, tandis que parvenir à les motiver a posé des problèmes pour presque la moitié (48 %). Moins d’un quart des managers (23 %) ont eu recours à des solutions faisant appel à l’IA pour le télétravail. Parmi ceux-ci, 12 % ont fait appel à cette technologie mais pas plus que d’habitude, 9 % un peu plus que d’ordinaire alors que 2 % aurait aimé disposer de beaucoup plus de solutions à base d’IA. La grande majorité restante n’a pas utilisé d’outils d’IA… car ils n’ont pas l’habitude de le faire.
Une infographie résumant les principaux résultats de l’étude est disponible ici.