Le cabinet d’études How To Robot a cartographié l’écosystème national et recensé pas moins de 807 entreprises spécialistes de la robotique et de l’automatisation.
Si la France ne figure pas dans le peloton de tête des pays européens sur le plan du développement numérique, elle n’a jamais été en retard en matière de robotique. C’est un des enseignements à tirer de la récente étude réalisée par How To Robot, qui pointe les forces du marché hexagonal mais aussi ses faiblesses. Son plus grand atout est assurément son tissu industriel, grand consommateur de robots. Un maillage important qui attire de nombreux fabricants étrangers, tout en entretenant un marché intérieur florissant avec de nombreux acteurs locaux. Répartis sur 1240 sites, 807 fournisseurs de solutions ont été identifiés par l’enquête. Parmi eux, 60 % sont des constructeurs à part entière, 39 % des intégrateurs, 12 % des sociétés de conseil et 7 % des distributeurs. Le nombre et la diversité de ses acteurs font de la France le pays européen le plus attractif, analyse How To Robot. Mais en contrepartie le marché est replié sur lui-même, qu’il s’agisse par exemple d’alimenter l’industrie de la défense ou celle de l’automobile, n’exporte pas et reste peu connu dans le reste du monde.
Une Silicon Valley au pied des Alpes
Les ressorts du potentiel français résident d’abord dans la distribution géographique de multiples expertises. Plus d’un cinquième des entreprises analysées par le rapport ont établi leurs bureaux en Auvergne-Rhône-Alpes. La région a su développer un maillage d’entreprises très spécialisées, épaulées par des firmes comme HP ou Xerox qui y ont établi des laboratoires de recherche, des poids lourds comme Cap Gemini, mais aussi le CEA et le Leti, et toute la dynamique d’une Silicon Valley française nichée au pied des Alpes. L’Île-de-France est le second territoire comptant le plus d’entreprises de robotique et d’automatisation, suivi de l’Occitanie.
Autre facteur de dynamisme souligné par l’étude, la croissance du marché français qui ne connaît ni de ralentissement depuis une quarantaine d’années, alors que les pays comme l’Italie ou la Chine accusent une certaine stagnation, ni de saturation entre la demande locale et les fournisseurs en comparaison du Danemark par exemple.
L’automobile, l’aérospatiale, l’agroalimentaire, l’énergie et la défense figurent dans le top 5 des secteurs français convertis à la robotique. Une soixantaine de marques établies sur tout le territoire sont en outre analysées dans l’étude. Celles-ci conçoivent des robots industriels, des robots mobiles, de l’outillage robotique et des composants spécialisés. Les 4 constructeurs Fanuc, ABB, Stäubli et Kuka dominent le marché français de la robotique et de l’automatisation. En toute logique compte tenu du poids des PME dans l’économie française, la majorité des acteurs du marché possèdent entre 0 et 9 employés, suivis par des entreprises comptant de 20 à 49 employés. Ces deux catégories représentent plus de 57% des sociétés détaillées dans le rapport.
Parmi la typologie des solutions robotiques délivrées, l’assemblage et la manutention sont respectivement assurés par 136 et 121 entreprises françaises. Mais la catégorie la plus importante, représentant 202 entreprises, englobe plusieurs secteurs différents tels que la palettisation, l’étiquetage, le marquage, l’emballage ou des tâches spécifiques comme le nettoyage ou la désinfection.
Si les responsables de l’étude soulignent l’efficacité de la synergie opérée entre les différents acteurs, grands groupes et start-ups, et des institutions gouvernementales comme la French Tech, ils reconnaissent aussi la nécessité d’une ouverture à l’international, en commençant par des choses simples comme la mise à disposition de versions anglaises des sites web des spécialistes français.